
Dans cette récente table ronde publiée dans le magazine flamand dédié à la construction Bouwen aan Vlaanderen, VDL De Meeuw se déclare fière de contribuer activement à façonner l’avenir de l’immobilier des soins de santé.
Notre résumé : « Aujourd’hui, les établissements de soins sont confrontés à de longs délais, à la hausse des coûts de construction et à des besoins qui évoluent rapidement. Dans cette réalité, la construction modulaire offre une réponse concrète et évolutive. »
Notre mission ? Rendre la construction de bâtiments de soins plus intelligente, plus rapide et circulaire.
Nous ne construisons que ce qui est nécessaire aujourd’hui, mais nous concevons en pensant à l’avenir. Ce qui est utilisé aujourd’hui comme pavillon temporaire peut devenir demain une extension permanente ou être réutilisé ailleurs. La flexibilité est ancrée dans notre ADN de constructeur.
✔ Bâtiments de soins modulaires
✔ Circulaires dès la conception
✔ Faciles à entretenir et durables dans le temps
Lisez l’article complet avec les réflexions de VK architects+engineers, part of Sweco, BOTEC nv, DELABIE et VDL De Meeuw :
Participants : Stéphane Vermeulen (VK architects+engineers, part of Sweco), Tom Mertens (BOTEC), Koen Lismont (VDL De Meeuw) en Frank Desmet (Delabie Benelux)
Messieurs, allons droit au but. Comment décririez-vous le paysage actuel de la construction dans le secteur des soins en Flandre ? En quoi sommes-nous performants, et dans quels domaines sommes-nous à la traîne ?
Stéphane Vermeulen: « Il y a des aspects positifs et négatifs. Commençons par ces derniers. S’il y a une chose qui caractérise la construction de bâtiments de soins dans notre pays, c’est la lenteur. La réalisation d’un projet d’envergure prend des années. Quand on a de l’expérience, on sait relativiser, mais certains jeunes collaborateurs s’épuisent face à l’impression qu’à certains moments, rien n’avance. Le secteur des soins est très conservateur, avec peu de vision à long terme. Un bureau de conception pluridisciplinaire comme Sweco fait donc réellement œuvre de pionnier. En tant que concepteur, il faut prendre l’initiative pour relever la barre, sinon on risque simplement de répliquer des concepts existants en les modernisant à peine. »
Frank Desmet : « L’emprise des habitudes est en effet un mal fréquent dans le secteur des soins. Certains cahiers des charges sont tout bonnement des copiés-collés du passé. On observe aussi que des solutions standard sont encore souvent choisies, alors qu’elles ne sont pas forcément adaptées aux besoins spécifiques des établissements de soins. La sensibilisation, ou dans certains cas une véritable rééducation, représente un défi de taille pour des fabricants spécialisés comme Delabie. Notre valeur ajoutée en matière de fonctionnalité, d’hygiène, de durabilité, etc., n’est pas encore systématiquement reconnue. »
Koen Lismont : « Pour les établissements de soins eux-mêmes, ces longs délais sont également un vrai défi, car ils n’ont évidemment pas de boule de cristal. » Dans l’attente de la mise en œuvre de grands plans directeurs, qui prennent parfois dix à vingt ans, les établissements de soins se heurtent à une question essentielle : que faire entre-temps ? Cette incertitude rend également les choses difficiles pour des fabricants et des entrepreneurs spécialisés comme VDL De Meeuw : il est compliqué de savoir précisément sur quoi concentrer nos efforts. Avec notre concept de construction modulaire, nous réagissons plus rapidement que la construction traditionnelle. De cette manière, nous aidons les établissements de soins à répondre de manière intelligente à des besoins à la fois temporaires et structurels — sans faire de compromis sur la qualité ni sur le confort. »
Tom Mertens : « Chez BOTEC, nous réalisons la moitié de notre chiffre d’affaires dans le secteur des soins. Ce qui continue à me frapper, c’est la complexité qui accompagne les projets de construction dans ce domaine : l’administration, la législation, les normes de plus en plus strictes, le cadre rigoureux des contrôles… Tout cela crée un cadre extrêmement contraignant, ce qui ne facilite pas l’exploration de nouvelles voies ni l’innovation. Parfois, en tant que bureau d’études, on se heurte tout simplement à un mur dès qu’on essaie de penser au-delà de ce que les prescriptions autorisent. Et pour pouvoir cocher toutes les cases, il nous arrive de devoir faire des efforts qui coûtent de l’argent sans pour autant apporter une réelle valeur ajoutée. La logique est parfois difficile à discerner. »
Stéphane Vermeulen : « Le modèle de financement actuel rend difficile la mise à niveau de nos infrastructures hospitalières. La construction dans le secteur des soins est un exercice d’équilibre permanent, où le critère du prix continue de peser très lourd. Alors que des pays du Nord comme le Danemark misent pleinement sur des bâtiments durables, tournés vers l’avenir, avec une véritable valeur architecturale (en somme, de véritables temples du bien-être), nous devons, selon les normes du VIPA, construire à 2 500 euros le mètre carré. En plus, d’autres priorités politiques guident actuellement les investissements publics. C’est affligeant, car ces milliards seraient justement essentiels pour moderniser notre infrastructure de soins. Surtout quand on sait qu’il faut au minimum dix ans pour transformer un hôpital, quel qu’il soit. Et pourtant, la stratégie immobilière en matière de soins ne figure ni en tête des priorités des réseaux hospitaliers, ni de celles du gouvernement. »
Y a-t-il aussi des aspects positifs qui caractérisent le paysage de la construction dans les soins en Flandre ?
Stéphane Vermeulen : « Absolument. Cela peut sembler étrange à première vue, mais le fait que nous soyons contraints de travailler avec des moyens limités ici en Flandre est en réalité une très bonne chose. Cela nous pousse à tirer un maximum de nos budgets et à faire preuve d’innovation. Comparé à de nombreux autres pays européens, nous nous distinguons par notre savoir-faire et notre manière de penser en termes de concepts. Depuis que VK architects+engineers fait partie du groupe Sweco et que nos partenariats se sont encore davantage internationalisés, cette différence est d’autant plus frappante. Nous avons l’habitude de penser au-delà des frontières, de favoriser la collaboration, de faire des compromis… Dans les pays qui nous entourent, ces pratiques semblent beaucoup moins naturelles. Ce que nous parvenons à réaliser avec nos budgets suscite encore l’admiration à l’étranger. »
Frank Desmet : « J’ai une fille qui vit en Allemagne et elle est toujours étonnée par l’apparence soignée de nos nouveaux établissements de soins : des chambres spacieuses, un aménagement chaleureux avec des touches de couleur et de bois, un peu de verdure par-ci par-là… L’ambiance domestique est devenue la norme. Nous le constatons également lors des commandes d’accessoires sanitaires. Même les barres d’appui pour toilettes peuvent aujourd’hui offrir un petit plus sur le plan esthétique. »
Tom Mertens : « C’est vrai, cela se remarque clairement. Autrefois, un hôpital se résumait à des couloirs blancs éclairés par des néons froids, alors qu’aujourd’hui, on mise beaucoup plus sur un aménagement intérieur soigné et esthétique. L’attention portée au confort a elle aussi considérablement augmenté. Mais cela entraîne bien sûr des installations plus complexes et des coûts plus élevés en matière d’entretien et d’énergie, ce qui représente un véritable défi pour les établissements de soins : comment garder tout cela gérable et financièrement accessible ? »
Stéphane Vermeulen : « Dans le prolongement de cette notion d’ambiance domestique, l’expérience est devenue le nouveau mot-clé dans le secteur des soins. Et cela ne concerne pas seulement les patients, mais aussi le personnel soignant, qu’il faut plus que jamais chérir. C’est pourquoi on accorde aujourd’hui bien plus d’attention à l’aménagement des abords, avec des priorités telles que la suppression des surfaces imperméables, la végétalisation et la perméabilité des espaces. Les établissements de soins sont de plus en plus souvent intégrés dans un cadre paysager ou regroupés autour de jardins intérieurs. »
Quelles autres tendances actuelles feront, selon vous, une différence structurelle au cours des dix prochaines années ?
Koen Lismont : « On constate un intérêt croissant pour la réutilisation et les principes de construction circulaire. Prenons par exemple le pavillon d’entrée temporaire que nous avons construit pour l’UZ Gand, en attendant la réalisation de leur ambitieux plan directeur. En termes de fonctionnalité et d’esthétique, il est impossible de le distinguer d’un bâtiment permanent, alors qu’il peut être rapidement démonté et retiré dès qu’il n’est plus nécessaire. Le passage de la propriété à l’utilisation est un moment clé dans la construction des établissements de soins de santé. Notre système modulaire est circulaire dès la conception : les bâtiments peuvent être déplacés, adaptés ou réutilisés en fonction des besoins changeants. Ainsi, nous évitons le gaspillage et anticipons toujours les modèles futurs de soins. »
Stéphane Vermeulen : « La flexibilité et l’adaptabilité sont indispensables pour tous les bâtiments de soins qui seront désormais réalisés. Tout commence par une structure porteuse bien pensée, qui permet de multiples aménagements et une extension tant horizontale que verticale. C’est pourquoi, ces dernières années, nous avons systématiquement opté pour une structure à colonnes à extrémité ouverte. Dans un hôpital, ce n’est pas un luxe superflu, car les changements de politique et de capacité y sont fréquents. Dans un hôpital fraîchement livré, on peut dire qu’on commence déjà les travaux de rénovation l’année suivante. En prévoyant la flexibilité nécessaire, nous évitons que les établissements de soins traînent un lourd héritage infrastructurel, que les bâtiments vieillissent structurellement, que la signalisation intérieure devienne confuse, etc. Un avantage supplémentaire est que la finition de la façade peut facilement être adaptée aux nouvelles exigences climatiques. »
Tom Mertens : « Puisque l’architecture et les techniques sont si étroitement liées, nous insistons aussi souvent sur la logique de la structure brute, qui en principe devrait facilement pouvoir durer cent ans. Malheureusement, force est de constater encore aujourd’hui que certains bâtiments sont réalisés de manière à risquer de poser d’énormes problèmes dès la première rénovation, faute d’une vision suffisamment tournée vers l’avenir lors de la phase de conception. Par ailleurs, il revient aussi au maître d’ouvrage de penser au-delà du court terme et de défendre des bâtiments et espaces pouvant, plus tard, changer de fonction sans nécessiter de modifications structurelles, techniques ou architecturales trop lourdes. »
Frank Desmet : « Dans le domaine sanitaire, les robinets sans contact, les matériaux antibactériens et l’économie circulaire ne sont pas des modes passagères, mais des évolutions essentielles. Nous répondons à ces besoins en investissant dans des produits innovants tels que les mitigeurs sans contact, les matériaux antibactériens, les systèmes d’évacuation ainsi que des solutions sanitaires durables et faciles d’entretien. L’accent est davantage mis sur le bien-être, l’expérience vécue et la lutte contre la stigmatisation. »
Nous sommes maintenant cinq ans après le début de la crise du coronavirus. En quoi ses conséquences se font-elles encore sentir ?
Frank Desmet : Des spécialistes comme nous travaillent sur ces sujets depuis longtemps, mais depuis la crise du coronavirus, la prise de conscience générale autour de la prévention des infections s’est nettement accrue. L’importance de l’hygiène des mains est désormais bien connue, mais d’autres risques restent encore peu pris en compte. L’air contaminé ou les éclaboussures de saleté peuvent également avoir des conséquences néfastes. Dans de nombreux établissements de soins, l’état des toilettes, lavabos, robinets et évacuations suscite des interrogations, notamment en ce qui concerne la prévention du développement des bactéries, des biofilms, la stagnation de l’eau, etc. Une des solutions consiste à équiper les toilettes d’un système de chasse directe. Mais cela implique bien sûr que les diamètres des canalisations soient adaptés. »
Tom Mertens : « Dans le cadre de la prévention des infections, on accorde désormais beaucoup plus d’attention à la qualité de l’air intérieur. On souhaite pouvoir la surveiller, tout comme la température, via des écrans d’affichage. Le revers de la médaille, c’est que renforcer la ventilation nécessite un investissement considérable, et que l’espace nécessaire pour les groupes d’air et les conduits fait souvent défaut. »
Stéphane Vermeulen : « C’est pourquoi, dans les constructions neuves, on opte de nouveau davantage pour des éléments de façade ouvrants. Ouvrir une fenêtre, ce qui crée par ailleurs un sentiment psychologique de liberté, permet de ventiler rapidement certains espaces, alors que les systèmes de ventilation mécanique demandent beaucoup plus de temps et d’énergie. Une autre évolution est la multiplication des portes d’accès, permettant un meilleur triage des patients, de sorte que les personnes potentiellement contaminées puissent suivre un parcours distinct. Cela pourrait éviter des situations désagréables comme durant la crise du coronavirus, où des personnes ont dû attendre des mois pour des opérations planifiées. Malheureusement, les bâtiments de soins existants ne sont pas encore adaptés à cela, et nous ne sommes donc absolument pas prêts pour une prochaine pandémie. »
Tom Mertens : « Cinq ans, c’est court, mais en même temps déjà assez loin. On constate que l’effet s’estompe. Des mesures qui étaient cruciales en 2021, comme les sas mobiles devant les chambres, semblent beaucoup moins urgentes quatre ans plus tard. Si une nouvelle crise sanitaire mondiale survenait demain, je crains que nous soyons de nouveau pris de court. »
Koen Lismont : « Cela se comprend en quelque sorte. Il s’agit souvent d’investissements énormes, pour des choses dont on pourrait même ne jamais avoir besoin. Compte tenu des budgets restreints, il n’est donc pas illogique que certains projets visant à rendre les établissements de soins ‘pandémie-proof’ échouent sur le terrain. D’autant plus que le coût de la construction a fortement augmenté depuis la crise du coronavirus. Cela rend les projets ambitieux dans le secteur des soins encore plus difficiles à réaliser qu’auparavant. Dans ce contexte de hausse des coûts et de planification à long terme incertaine, une approche modulaire devient particulièrement intéressante : on ne construit que ce qui est nécessaire aujourd’hui, avec la possibilité d’agrandir ou de réutiliser plus tard. Ainsi, les établissements de soins conservent une flexibilité maximale et évitent le surinvestissement. »